De folles retrouvailles [PV Lizaveta]

Couloir

Moira avançait tranquillement dans les couloirs en fredonnant gaiement. Sa rencontre avec Hannah Dinozzo l’avait mise de bonne humeur. Elle sentait qu’elle serait bien au SGC, elle en avait maintenant la certitude. Elle n’avait plus qu’à faire ses preuves. Le jeune sergent allait maintenant devoir rencontrer le dirigeant de cette base et commençait déjà à répéter son discours dans sa tête. Elle en profitait aussi pour regarder les différentes salles… Il y avait des quartiers, des salles d’armes et aussi quelques laboratoires ou de nombreux scientifiques travaillaient avec acharnement sur un quelconque projet secret.

Soudain, elle s’arrêta net. Elle fit quelques pas en arrière et regarda le laboratoire qui se tenait à sa gauche. Une jeune femme y déballait ses affaires et Moira sentait que quelque chose l’intriguait. *Il me semble que je connais cette personne…* Elle examina donc l’inconnue qui s’avérait être une archéologue, de part les nombreuses reliques et livres qui s’entassaient sur le bureau. Elle était grande et svelte, avec une jolie chevelure châtain clair et une belle peau mat. *Non ce n’est pas possible ! Ce serait Liz ?* Moira continua d’observer l’inconnue qui semblait trop occupé pour faire attention à la jeune irlandaise. Puis elle remarqua le bracelet hippie et en eut la confirmation. C’était bien sa cousine ! Elles ne s’étaient pas vues depuis cinq ans, mais avaient toujours gardés contact via le téléphone, le courrier et les emails.

Moira allait se précipiter dans le laboratoire pour se jeter dans les bras de sa cousine, mais son esprit farceur pris le dessus. Lentement, elle entra et lentement elle se mit à genou pour ne pas être repérée. Lizaveta avait le dos tourné, en pleine concentration devant deux reliques. Moira continua d’avancer discrètement, sachant que sa cousine était très chatouilleuse au niveau des côtes. Puis elle se leva d’un bond et pris une grosse voix, tout en mitraillant les pauvres côtes de sa cousine : « Bwahahahahahahahahaha c’est moi Liz ! Dis bonjour à ta cousine préférée ! »

Ce jour-là, Lizaveta se trouvait donc dans son laboratoire, à étudier deux artefacts. En fait, pour l'heure, elle se contentait de programmer l'étude, de réfléchir à la façon dont elle allait la mener. Elle observait simplement les objets, tentant d'estimer à quand ils remontaient. Elle songeait vaguement à effectuer sur eux une datation au carbone 14. La jeune archéologue détaillait également la forme, les motifs des deux reliques. Puis, elle remarqua qu'il y avait des inscriptions. Elle alla alors chercher de quoi noter et commença à les recopier, de façon à faciliter par la suite le travail de traduction qui allait en découler. C'était là ce qu'elle faisait, les objets posés devant elle, lorsqu'elle crut percevoir une présence dans son dos. Elle n'eut pas le temps de se retourner pour confirmer ou infirmer son impression qu'elle entendit une voix et sentit des chatouilles. Chatouilleuse, comme sa cousine le savait, Liza commença à se tortiller et éclata de rire, laissant au passage son crayon s'échapper de ses mains. Heureusement encore que les artefacts qu'elle étudiait étaient posés sur la table et ne se trouvaient pas dans ses mains! Autrement, elle les aurait certainement lâchés et ils se seraient alors certainement brisés au sol.
En sentant qu'on la chatouillait juste à l'endroit où elle y était sensible et entendant la voix de Moïra, Elza la reconnut. De toute façon, il n'y avait que sa cousine pour agir ainsi... Du moins, était-ce là ce que pensait la jeune russo-américaine.

"Mairín?!" commença-t-elle, entre deux rires, avant de regarder vers elle, utilisant le surnom qu'elle employait quand elle parlait à Moïra. Ce surnom signifiait "petite Marie", et Lizaveta le savait - c'était d'ailleurs la raison pour laquelle elle appelait ainsi l'irlandaise -. Le prénom de sa cousine ne manquait d'ailleurs pas de lui faire penser à sa grande sœur... Mais, elle évita de focaliser ses pensées sur Marya, ne voulant pas gâcher les retrouvailles qui s'annonçaient. Elle regarda ensuite vers la militaire, pour constater que c'était bien elle.

"Arrête, s'il-te-plaît." reprit-elle, avant de la prendre affectueusement dans ses bras, un grand sourire éclairant son visage.

"Bonjour Mairín. Comment vas-tu? Je suis si contente de te voir ici! Mais, tu étais dans la marine, non? Alors que fais-tu dans une base de l'armée de l'air?" commença-t-elle, mitraillant sa cousine de questions. La joie de Liza de revoir sa cousine se lisait sur son visage, dans toute son attitude, et s'entendait dans ses propos et son intonation.

Moira rayonnait de bonheur. Non seulement elle sentait qu’elle allait vivre une grande histoire ici, loin de tout ce qu’elle avait enduré du temps où elle était chez les marines, mais en plus elle y avait retrouvé sa cousine Liza. Les deux jeunes filles s’adoraient plus que tout et avaient toujours été très proche l’une de l’autre. Ce fut donc avec un grand sourire que la jeune russe enlaça sa cousine irlandaise. Cela faisait cinq ans qu’elles ne s’étaient pas vues et Moira eut du mal à reconnaître Liz. Il était vrai qu’elle avait beaucoup changé aussi, surtout avec son expérience dans le corps des marines et ses nombreuses missions. Même si elle restait très farceuse, Moira avait gagné en maturité.

Ce fut donc dans la joie et la bonne humeur que Moira se vit submergé par de nombreuses questions. Sa cousine était très curieuse, mais la jeune irlandaise l’était tout autant.

« C’est vrai j’étais dans la marine, surtout en mission, mais je suis rentrée hier. J’ai été amicalement renvoyée chez moi pour manquement de respect à mon supérieur. En rentrant, j’avais un message me demandant de me rendre à Cheyenne Mountain pour une nouvelle affectation. Je dois rencontrer le Général O’Neil bientôt. A vrai dire je viens tout juste d’arriver ici. J’ai fait la connaissance d’un médecin, Hannah Dinozzo. Et en passant par ici je t’ai reconnu et tu connais la suite. »

Moira observait sa cousine. Si son entrée au SGC pouvait être étonnant pour sa cousine, Moira avait des soupçons sur la présence de la jeune russe dans ces locaux.

« Et toi ma chère Liz ? Pourquoi es-tu ici ? Je croyais que tu étais à une conférence pour expliquer la thèse de ton livre ? » Moira suivait toujours les informations concernant sa cousine. Elle savait que son livre avait créé une polémique, mais elle soutenait Liza avec force. Elle se doutait bien, que sa cousine était ici pour ses travaux, ce qui l’intriguait encore plus sur la nature du projet du SGC.

Lizaveta écoutait les réponses de sa cousine à la pluie de questions qu'elle lui avait posé. Au passage, elle sourit à la mention de l'amical renvoi pour cause de manque de respect au supérieur... Quelque part, ça ne la surprenait pas de la part de Moïra... En tous cas, elle imaginait parfaitement ce qui avait pu en être la cause.

"J'imagine que la vie de quelqu'un avait été mise en danger non? Pour que tu manques de respect à ton supérieur..." remarqua-t-elle à haute voix. C'est que bien que ne l'ayant plus vue depuis cinq ans et bien que toutes deux eussent certainement changé, il n'en demeurait pas moins que la jeune russe connaissait bien Moïra.

"J'ai eu l'occasion d'aller une fois au bureau du général O'Neill... Je t'accompagnerai si tu veux." proposa-t-elle, arborant sur son visage un doux sourire rempli de toute sa tendresse pour sa cousine.

"Quant au médecin dont tu parles, je ne l'ai encore jamais croisée... Et oui, je connais la suite" continua-t-elle, souriant toujours.

"Tu sais que mes théories concernant Tezcatlipoca ne sont pas vraiment... approuvées par la communauté scientifique. Et je dois dire que je conçois que ce que j'ai affirmé soit difficile à... avaler. Pourtant, c'est ce livre qui m'a conduite ici. Quelques temps après sa publication et le tollé qu'il a soulevé, j'ai reçu une offre d'emploi: un poste ici, en tant qu'archéologue, bien sûr. Je ne suis d'ailleurs pas la seule archéologue présente ici..."

Lizaveta avait vu juste. Moira avait bien manqué de respect à son supérieur, car la vie d’innocents était en jeu. Elle acquiesça et répondit : « Tu es la seule qui me connaît vraiment par cœur. Et dire que cela fait cinq ans que l’on ne s’est pas vue et pourtant j’ai l’impression que c’était hier. »

Elle souriait à son tour. Elle avait enfin le sentiment de se retrouver en famille. Il était vrai que la jeune irlandaise arrivait souvent à s’organiser pour passer quelques jours en Irlande, mais c’était très souvent en coup de vent. Le fait de savoir qu’elle allait côtoyer sa cousine lui réchauffa le cœur. *Oui j’ai vraiment bien fait de venir ici*.

La jeune russe raconta la raison de sa présence dans ses lieux. Moira avait vu juste elle aussi. Il s’agissait bien de son livre sur Tezcaltipoca. Lizaveta avait affirmée qu’il s’agissait d’un extraterrestre et cette thèse avait chamboulé le monde instable des sciences. Mais Moria avait toujours soutenue sa cousine. Elle avait conservé toutes les revues scientifiques parlant de Liz, elle avait assisté à quelques séminaires sans pour autant pouvoir approcher Liz. Elle avait dévalisée une bibliothèque pour se renseigner sur le sujet et envoyait souvent des courriers pour remonter le moral de la jeune femme. Mais ce qui intriguait le plus l’irlandaise, c’était le fait que sa thèse lui ait permis d’avoir un poste ici. Elle était persuadée de la véracité des propos de sa cousine, mais le fait qu’ils soient appuyés par le gouvernement la sidéra.*Et si tout ceci était vrai ? Ce serait incroyable pour Liz !*

« Et bien ma chère Liza je suis vraiment heureuse pour toi. Et s’il y a d’autres archéologues ici cela te permettra d’évoluer pleinement dans ton univers. Toutes mes félicitations encore. Je me serais bien éternisée ici en ta compagnie, mais je dois vraiment aller voir le général, si je veux que mon affectation se fasse. Je reviendrais t’embêter après. Je t’adore tu sais. A moins que... Nan attends je reste encore. Tu pourrais me décrire un peu le Général? Tu as du sûrement le rencontrer non? Ca m'aiderait beaucoup pour l'entretien. Merci Liz. »

Bien des choses s'étaient produites en cinq ans, pourtant, Lizaveta aussi avait l'impression que c'était la veille qu'elle avait vu Moïra pour la dernière fois. Et, alors que toutes deux avaient certainement changé durant ce laps de temps, pour la jeune russo-américaine, rien ne semblait avoir changé entre elle et sa cousine.

"Moi aussi j'ai l'impression que c'était hier, Mairín" dit-elle, avec une grande douceur, qui à ce point, était réservée aux membres de sa famille.

"En tous cas, il y a un autre archéologue, dont j'ai fait la connaissance. Et vu que nous sommes toutes les deux ici, nous allons pouvoir évoluer en famille aussi" dit-elle, arborant toujours un doux sourire sur les lèvres.

Quand Moïra lui dit qu'elle l'adorait, Elza lui répondit qu'elle le savait et que c'était réciproque.

"Oui, j'ai rencontré le général, le jour de mon arrivée." acquiesça-t-elle, prenant le temps de réfléchir à ce qu'elle pourrait dire concernant le général O'Neill.

"Je ne l'ai pas assez vu pour avoir un avis arrêté le concernant, mais le général ne m'a pas l'air d'être une personne antipathique. Et ce qui est sûr, c'est qu'il répond aux questions, du moins, tant qu'on ne lui demande pas trop de détails scientifiques." se décida-t-elle enfin à dire. Moïra allait certainement parler avec le général du projet porte des étoiles... Liza savait que sa cousine était assez ouverte d'esprit pour croire à l'existence de vies extraterrestres, donc elle pourrait certainement aussi admettre la possibilité de voyager sur d'autres planètes... Néanmoins, elle préférait la prévenir un peu.

"Le général va te parler du projet "porte des étoiles", puisque ceux qui travaillent ici, y prennent part. Tout ce qui y est lié, pour ce que j'en sais, pourrait sembler à certains incroyable, futuriste ou digne d'une histoire de science-fiction. Mais, je sais que tu as l'esprit assez ouvert pour y croire."

Tout d'un coup, elle pensa à deux artefacts, qu'elle voulait confier à Kathleen... Mais, elle voulait aussi poursuivre l'étude du texte qu'elle avait recopié... Et ne pourrait pas faire les deux choses en même temps.

"Je voudrais te demander un service, avant que tu ne partes, Mairín. Est-ce que avant ou après être passée chez le général, tu pourrais confier ces deux objets à Kathleen Kirte?" dit-elle, montrant les deux artefacts en question.

Liza souriait en évoquant l’autre archéologue. Moira était heureuse pour sa cousine. Elle avait enfin trouvé un environnement pour évoluer pleinement et espérait aussi que ce poste aiderait Liza à faire complètement le deuil de sa sœur. Elle connaissait bien la jeune russe et savait pertinemment que le souvenir de cette tragédie la hantait encore et toujours. Après tout ce n’était pas anodin si elle surnommait Moira « Mairín ». Cela voulait dire : petite marie. Mais l’irlandaise ne relevait jamais, car elle savait très bien, que c’était une grande marque d’affection. Et donc elle souriait à son tour, soulagée de voir que sa cousine allait enfin tourner la page.

« Oh un autre archéologue travaillera avec toi ? J’espère au moins qu’il est mignon. Qui sait durant de folles heures de travail… Tout peut arriver ! » Elle adressa un clin d’œil ravageur à la jeune russe. Elle aimait bien taquiner Liz sur les garçons.

Puis Lizaveta lui parla du Général O’Neill et du projet Porte des Etoiles. Elle demandait à Moira d’avoir l’esprit ouvert. La jeune irlandaise se retrouva donc à réfléchir sur de nombreuses théories : sur les petits hommes verts, sur des vaisseaux spatiaux et autres idées folles en rapport à la science fiction. Et soudain, elle percuta ! Elle savait très bien, que sa cousine avait énoncé dans sa thèse que Tezcatlipoca était un extraterrestre. Elle serra les mains de sa cousine et avait un regard brillant d’excitation lui demanda :

« Mais alors Liz ! Cela veut dire que tu as raison ! Tezcatlipoca est donc un alien ? Tu as des preuves maintenant ? Il y a donc bien d’autres formes de vie ! »

Elle bouillonnait d’excitation. Tout ceci l’intriguait de plus en plus et elle n’avait qu’une hâte, rencontrer le Général pour en savoir davantage. Mais elle se rappela que sa cousine lui avait demandé une faveur, apporter deux artefacts à une autre scientifique.

« Bien sûr je les amènerais ma chère cousine. Mais qui est Kathleen Kirte ? Et son laboratoire se trouve ou ? »

Sans doute qu'à l'origine, Lizaveta avait choisi de surnommer Moira Mairín, c'était en partie parce que sa grande sœur s'appelait Marya. Elle avait alors pris l'habitude de n'utiliser les diminutifs russes liés au prénom Marie, Macha et Machenka que pour sa sœur, évitant ainsi toute confusion, de part et d'autre. Et puis, Moira était la plus jeune... Mais, aussi, c'était parce que sa cousine avait un an de moins qu'elle la nommait "petite Marie". En tous cas, comme le savait si bien Moira, c'était d'abord et avant tout une marque de la profonde affection qu'elle lui portait.

"Je ne sais pas si nous travaillerons ensemble. Rien ne s'y oppose si nous le voulons je pense." répondit-elle, avant de partir d'un rire léger et clair, tant du fait de la remarque de sa cousine que de son clin d'œil. Elle la reconnaissait si bien dans cette attitude taquine!

"C'est possible. Et je pense toujours qu'il en est un. Mais, je n'ai pas plus de preuves qu'avant." lui répondit-elle, lisant l'enthousiasme et de sa cousine sur son visage, dans son intonation et son attitude complète. Elle aurait bien dit à sa cousine qu'effectivement, d'autres formes de vies existaient. Mais, elle ne savait pas bien ce qu'elle avait le droit ou non de lui dire concernant le projet "porte des étoiles". Et puis, d'une certaine façon, elle l'avait confirmé...

"Kathleen Kirte? C'est une scientifique, astrophysicienne. Je l'ai rencontrée à l'entrée de la base, lors de mon arrivée ici. Nous sommes devenues très amies. Le plus amusant, c'est que malgré les disciplines différentes qu'on étudie, dans le fond, nos théories se ressemblent. Son laboratoire se trouve sur le chemin entre le mien et le bureau du général O'Neill" répondit-elle, avant de lui donner des explications plus précises sur le chemin à prendre, et l'emplacement exact du laboratoire de Kathleen.

Ainsi donc les théories de sa cousine étaient vraies ! Moira se doutait bien que tant qu’elle n’avait pas signé les papiers, elle n’aurait pas plus d’informations que ça. Mais sa cousine venait en quelque sorte de confirmer la nature de ce projet, indirectement. Les yeux de la jeune irlandaise brillaient encore plus d’excitation, on aurait pu croire une gamine à la veille de Noël. Sa cousine quant à elle riait de bon cœur, un rire léger et clair, que mettait encore plus son visage en beauté. Moira était vraiment pour Lizaveta, elle savait maintenant sa cousine heureuse et épanouie.

"Oh Kathleen est astrophysicienne ! J’ai toujours aimé cette branche ! J’aimerais beaucoup entendre ses théories si elle a du temps. »

Puis, regardant l’heure, elle se rendit compte qu’elle traînait depuis trop longtemps au SGC, alors qu’elle n’en faisait pas partie. Cela lui déchirait le cœur de devoir laisser sa cousine, mais elle se devait de rencontrer le général O’Neill. Au moins après elle pourrait continuer pleinement cette conversation sur la vie extraterrestre.

« Ma chère Liz… Je dois malheureusement te laisser. J’aimerais vraiment rester, mais si je veux pouvoir continuer cette conversation, je dois signer les papiers… Dis-moi tu seras toujours dans ton bureau tout à l’heure ? Je pourrais revenir te faire un coucou et on pourra parler de tout ça, ainsi que de nos souvenirs d’enfance. J’ai ramené notre album photo, celui de France quand on était chez nos grands-parents. »

Elle serra très fort sa cousine dans ses bras. Qu’il était bon de la revoir ! Qu’il était bon de savoir qu’elle avait de la famille ici !

Lizaveta voyait les expressions se former sur le visage de sa cousine Moira ainsi que les émotions qu'elle éprouvait. De ce fait, mais aussi parce qu'elle connaissait assez bien sa chère cousine, la jeune russo-américaine avait l'impression de pouvoir lire en son interlocutrice comme dans un livre ouvert.

"Oui, Kathleen est astrophysicienne. Je pense qu'elle sera ravie de t'expliquer ses théories. Elle m'en a déjà donné les grandes lignes, mais je vais lui laisser le plaisir de le faire avec toi. D'autant qu'elle t'expliquera bien mieux que moi" répondit-elle à sa cousine, arborant toujours un doux et heureux sourire sur les lèvres. Doux, pour exprimer son affection pour Moira, heureux, parce qu'elle était contente de la voir ici, dans son laboratoire, contente à l'idée que toutes deux allaient travailler au même endroit et sans nul doute se voir plus souvent que durant les cinq années précédentes.

"File pour aller au bureau du général O'Neill alors!" dit-elle, souriant toujours, et en serrant elle aussi sa cousine affectueusement.

"Bien sûr que je serai toujours là à ton retour. J'ai de quoi m'occuper ici" répondit-elle, en montrant les traductions qui l'attendaient.

"Oh! C'est vrai?!" dit-elle, en réaction à la mention de l'album regroupant les photographies prises en France, chez leurs grands-parents communs.

"До свиданя" ajouta-t-elle.
[aurevoir]

Si Lizaveta avait dit cela, c'est qu'elle savait pertinemment bien que Moira pouvait parfaitement comprendre cette expression russe. Et pour cause! Liza avait appris à sa cousine une partie du vocabulaire russe de base, afin de pouvoir lui dire quelques mots dans cette langue qu'elle aimait.